envies

Nombre de messages : 30 Age : 60 Date d'inscription : 23/04/2007

Une fois de plus, ce soir, mes vieux démons m'ont rattrappée.
Une fois de plus, ce soir, j'ai envie de partir. Me réfugier dans ce monde plat et accueillant. Ce monde si doux et pourtant si plein de fureur. Ce monde de tendre violence. Ce monde qui m'appelle et qui pourtant me fait peur. Par pure superstition, je me refuse à dire que je veux un shoot à tout prix, même s'il devait être le dernier. Ben oui, du coup que quelqu'un quelque part me prenne au mot, mais je donnerais beaucoup pour partir un moment, pour faire une pause, pour m'arrêter deux minutes. Je suis fatiguée ce soir de m'obliger à penser à autre choe, de me forcer à penser qu'il faut que je ne pense à rien. Surtout pas à la came. Et plus je m'efforce à penser à autre chose plus mon esprit est attiré, comme par un aimant, comme par un amant. La came est là, dans mon organisme et de temps en temps elle fait out ce qu'elle peut pour me le rappeler. Je la hais. Mais en même temps...
bou j'en ai marre de ces envies de défonce. Y a des jours où c'est dur.

Admin Nombre de messages : 8 Age : 48 Date d'inscription : 08/03/2007

bonjour M'Kaya,

j'ose espéré comme tu le disais si bien sur un autre de tes post "que la vie a été la plus forte hier soir" et que tu n'as pas succombé à ton "envie de partir". Tu as déjà parcouru un très long chemin depuis 8 ans, avec beaucoup de courage et de motivation et je crois qu'il serait dommage de tout arrêté maintenant,( je sais facile à dire....), surtout que tu es en train de redécouvrir la vie.
Se sortir de la toxicomanie est quelque chose de très long et de très compliqué qui ne peut pas se faire du jour au lendemain, on le voit régulièrement à l'association, des toxicomanes qui ont envie d'arreter mais qui rechutent, il leur faudra plusieurs tentatives pour réussir.
Tu es pressé de faire un trait définitif sur tout ça, patience, garde ta motivation et ton courage intacte, et je suis sûr qu'un beau matin je lirais un message de toi disant tout simplement : "ça y est j'ai vaincu mon envie
En attendant ce jour je te souhaite bon courage, et n'hésite pas à écrire dès que tu as un soucis.
envies 440219

Nombre de messages : 30 Age : 60 Date d'inscription : 23/04/2007

bonsoir Val.
Le temps, oui, le temps. ça me dit quelque chose, ça. Je me souviens, c'était il y a huit ans. Le toubib qui m'avait vue pour mon problème de dépendence dans le temps m'en avait parlé. Il m'avait dit "le temps est ton meilleur allié". Y a des jours où j'ai l'impression que cet allié là, soit il m'a jamais vue, soit il m'a définitivement tourné le dos. Il est long, le temps. Il est trompeur aussi. Parfois, il me semble passer vite, et parfois, il me semble trainer en longueur. ça dépend des jours. Ces deniers temps, il me semble plus que jamais très très long.
Une fois, pressée, comme tu dis, d'en finir avec tout ça, j'avais décidé que je pouvais tout arrêter tout de suite, comme ça. Après tout, je suis une grande fille non ? Et du jour au lendemain, j'ai tout arrêté. J'ai posé religieusement mon dernier subutex sous ma langue, et je ne suis pas retournée voir mon toubib. Pendant trois ou quatre jours, je ne sais plus, j'ai tenu, j'ai serré les dents, j'ai pleuré, aussi, j'ai même beaucoup pleuré. J'ai tremblé. J'ai eu mal. Et puis, à bout de force, après avoir épuisé toute la volonté, et toute la bonne volonté que j'avais en moi, j'ai replongé. Et ça m'a pris des mois pour remonter après. Alors tu vois, le temps, j'ai pas l'impression qu'il joue contre moi, non, bien au contraire, il joue avec moi, mais pas au sens où j'aimerais l'entendre, non, il joue avec moi en me faisant miroiter parfois un rétablissement rapide et durable, et parfois, il me montre qu'il est bien le Maître incontesté de ma vie. Et puis, tiens, tu sais quoi, le temps, je le hais, lui aussi.

Admin Nombre de messages : 15 Age : 42 Date d'inscription : 14/03/2007

Salut m'kaya,

Ce que tu écris me parait si banal et pourtant ça me semble si dur a vivre lorsque tu en parles... Cette saleté de dépendance, comment la vaincre? Quand est-ce que je pourrai me dire" enfin libre"? "Avec le temps, avec le temps va tout s'en va..." Comment peut-il en être aussi sûr? Malgrès tout, j'ai envie de lui donner raison. Je crois que ce que tu es en train de vivre, beaucoup de personnes l'on déjà vécu. Je dis "l'on déjà vécu" parce que je veux croire qu'à force de claques dans la gueule et d'acharnement contre la dépendance, il est possible de s'en sortir. Tu vas rencontrer des obstacles qui vont te paraitre infranchissables et pourtant un jour on sera demain et dis toi que demain peut être un autre jour. Certains dirons que demain sera meilleur... Il faut que tu t'accroches. Ta demarche et tout ce que tu as construit est trop positif pour tout laisser s'éffondrer. Il y en a qui l'on fait, alors pourquoi pas toi? Continue de te dire que c'est le bon choix de lutter car moi, j'en suis persuadé. Surtout ne t'en veux pas de penser au produit, ne t'en veux pas d'être mal parfois, ne t'en veux pas de te dire "si je m'écoutais", ne crois pas que tu n'en es pas capable parce que tout ça me semble "normal" ou plutôt devrais-je dire "logique". Mais parfois la logique fait mal... Soit forte!!!

envies 440219

Nombre de messages : 30 Age : 60 Date d'inscription : 23/04/2007

ça ne finira donc jamais ? J'ai laché prise. Dire qu'avant de prendre cette foutue dose de malheur j'étais persuadée que je n'avais que ça à faire por être mieux. Maintenant que c'est fait je me rends compte que je ne suis même pas moins mal. Le pire c'est que je le savais. Ben oui, bien sûr que je le savais. C'est comme si j'essayais de me tromper moi-même. Comme si je trichai avec moi-même. C'est pas un combe ça au moins ? Se tromper soi-même ! Y a qu'à moi que ça arrive je crois. De l'auto triche. Si ça pouvait arriver à d'autres, ayrait sûrement un mot pour dire ça non ?
Le PIRE DU PIRE dans cette histoire c'est que demain on est dimanche, mon toubib bien sûr ne travaille pas. Lundi, c'est dérié, et je n'ai plus ou presque de subutes.
J'ai compté mes cachetons il m'en reste deux. DEUX malheureux petits cachetons de deux milligrammes chacun, alors que j'en prends quatre par jour. Comment voulez-vous que je tienne jusqu'à mardi ? COMMENT ???? Je flippe déjà ma race comme c'est pas permis. Et comme si ça pouvait changer quelque chose à la situation j'ai cherché partout dans la maison, dans mon placard à linge, dans mes affaires perso, dans l'atelier, dans le bureau, partout. Bien entendu, je n'ai rien trouvé, il ne me reste que deux ronds.
Qu'est-ce qui a bien pu me passer par la tête le jour où j'ai pris de la came pour la première fois ? Je m'en veux. Je me sens conne. J'ai honte de moi. faut vraiment pas être bien futé pour se laisser embringuer dans u truc pareil.

Admin Nombre de messages : 35 Age : 45 Date d'inscription : 27/02/2007

m'kaya,

Je viens de lire ton dernier message alors je me suis dit que j'allais te répondre en espérant que ça t'apporte un peu de soutien... Ce que tu écris, concernant ton expérience, est toujours très touchant et je peux au moins te dire une chose : tu n'as pas à avoir honte de toi... Bien au contraire, dans tes écris tu sembles très consciente des choses et on sent que même lorsque tu es au plus mal, l'envie de te battre est toujours présente. Enfin moi c'est ce que je ressens à travers tes mots. J'y vois aussi toutes les difficultés que tu dois affronter (tous les jours...) pour réussir à ne pas craquer. Vaincre une dépendance c'est vraiment atroce et il faut être vigilent à chaque instant pour tenir. Alors parfois, on craque mais ce qui est essentiel c'est de se demander "pourquoi on a craqué ?", "qu'est ce que ça nous a apporté ?" et de reprendre le dessus pour trouver les réponses à "pourquoi je veux continuer à me battre ?". Tu sembles bien être dans cette démarche alors continues comme ça...
Voilà ce que j'avais envie de t'écrire aujourd'hui. Alors je sais bien que ça ne remplacera pas les petits cachetons qui te manquent (mais demain c'est mardi donc tu pourras voir ton médecin) mais j'espère que ça t'aidera un peu à aller mieux...

envies 440219

Nombre de messages : 30 Age : 60 Date d'inscription : 23/04/2007

merci pour ton messsage Chouchou22 envies 633324

Oui, tu as raison, j'ai vraiment envi de me battre. Et oui, tu as raison aussi quand tu dis que je suis consciente de tout ce qui se passe en moi.
Je sais notament que moi, je n'existe plus depuis un petit moment déjà. Quand je dis ça, je veux dire par là que moi, la vraie moi, a été remplacée par une autre moi qui est lle résultat de l'ancienne plus la drogue. Je ne sais pas si l'on comprend ce que je raconte, parce que si moi je le ressens bien, si j'arrive à faire l part des choses, c'est très difficile à décrire. Il y a des gens dont on dit qu'ils sont "posssédés" ; bon, on y croit ou on n'y croit pas, là n'est pas le propos. Moi, je me sens possédée, mais par la came. La came anihile ma volonté, elle me dicte ma conduite. Et ça, même si j n'en prends plus que très rarement. Elle est là, toujours là, quelque part en moi, et son souvenir est un combat de tous les instants. Il n'y a pas un jour où je n'y pense pas.
Ce que j'aimerais, c'est qu'un jour, j'arrive à y penser en me disant que c'est mauvais. Mais non, je ne peux pas ! Non, non et non, la came c'est bon ! Mais c'est un piège. Un piège mortel, un piège qui se referme à chaque fois un peu plus. Et moi, pauvre gourde, je l'ai laissé se refermer sur moi. Complètement.
Pour essayer d'y penser le moins possible, je me suis mise à faire du sport, ces tempts ci. Du vélo. A l'extrème. uand je fais quelque chose, je ne connais pas la demi mesure. Soit je fais, soit je fais pas, e le vélo, c'est plus de trente kilomètres par jour !!! Bien sûr, dans le sport, je ne retrouverai jamais je pense le plaisir que je trouve dans la came, mais au moins, pendant que je pédale, je n'y pense pas.
Je crois qu'il va falloir que je me contente de ça. Comme si je devais faire le deuil de la drogue et de tot ce que ça m'apporte. C'est bête comme idée, je le sais, mais c'est comme ça que je le sens. ça ne fera pas revenir ce que j'ai connu dans la came, mais au moins je pourrai passer à autre peut-^tre, quand j'y penserai plus.Parce qu'il y a des moments où c'est vraiment difficile. Je tourne en rond, je me sens mal. Je ne ressens pas le manque, avec le traitement. Il marche super bien, ce traitement, j'ai pas de crampes, pas de douleurss, tout ça, mais ça n'enlève pas l'envie. Et à chaque fois que je cède à cette envie de défonce, c'est une défaite supplémentaire. Un pas en arrière...

Admin Nombre de messages : 15 Age : 42 Date d'inscription : 14/03/2007

Bonjour m'kaya,

Manifestement, je crois que tu as fait le bon choix en décidant de te mettre au sport, quelle bonne idée!!! Je ne sais pas si le plaisir que procure une activité sportive est incomparable à celui de la came mais quand même, il est tellement plus sain!!! De toute manière, je pense que le plaisir que te procurera le sport sera progressif puisque pour le moment, l'activité sportive n'est qu'un moyen d'oublier, de t'occuper. Tu commencera à goûter au plaisr du sport lorsque tu en feras pour l'activité elle même. Tu sais que le sport peut devenir une vraie dépendance et fait bien attention de ne pas remplacer une dépendance par une autre!!! Ton corps peut vite devenir demandeur de l'activité sportive si tu la pratique à haute dose (30 kilomètres par jour...en attendant, je te tire mon chapeau, je ne pourrais en faire que 3!!). Toujours est-il que je crois que tu as mis le doigt sur une vraie solution et je ne saurais que trop te pousser à pratiquer un sport collectif puisqu'en plus du plaisir du sport, tu prends également du plaisir à partager et ça, ça vaut de l'or. Continue ton effort m'kaya, tu es sur la bonne voie et tu as toute notre confiance et tout notre soutien dans cette démarche!!!

envies 440219

Nombre de messages : 30 Age : 60 Date d'inscription : 23/04/2007

MERCI

J'essaie de me fixer des objectifs parfois. Le tout dernier en date, avant le vélo, ça a été de prendre un repas à heure fixe une fois par jour. Même si c'est seulement une pomme, que je coupe en tous petits cube pour que ça dure vingt minutes ! Ben oui, normalement, je mange seulement quand je commence à être trop faible pour tenir sur mes cannes. Je n'ai jamais faim. Maintenant, tous les soirs, je passe à table. Je ne finis pas toujours une pomme, mais parfois c'est deux feuilles de salade, ou même un yaourt entier. Mais ça avance. ça avance tout doucement mais ça avance. Maintenant que j'ai introduis le vélo dans ma vie, je pense que plus le temps va passer plus je vais m'éloigner de la vie que je mène normalement depuis l'adolescence dans la consommation. Le plus dur ça reste le matin au réveil, là la came surgit dans ma vie comme un diable de sa boite. Après j'essaie de penser à autre chose, jusqu'au soir. La nuit, c'est dur aussi. Avant de trouver le sommeil. Et puis les samedi soirs. Le samedi soir, comme je me force à ne plus sortir, pour ne plus rencontrer les personnes qui ma fournissaient, je reste à la maison. Et le samedi soir, je tourne en rond comme un rat dans sa cage
en tout cas, MERCI à tous !!! ça réchauffe de vous causer et de vous lire !!!